26 février 2020

VIVRE LIBRE OU MOURIR

Les Volontaires de l'ALLIER 1791-1792

Détail du bouton de l'uniforme des Volontaires de l'Allier. Il date de 1791-1792. (Coll.J.CORNIEUX)

 Vue de dos du bouton en bronze moulé.(Coll.J.CORNIEUX)

L'origine de cet article est un témoignage de cette période....bien modeste relique mais au combien rare, ce bouton est en bronze fondu et moulé. Sa légende "Volontaires de l'Allier-Vivre libre ou mourir" donne le ton du contexte de cette période trouble de notre pays en général et de notre département en particulier.

Il équipait l'habit d'uniforme des hommes des bataillons de volontaires de l'Allier entre 1791 et 1792.

Le Lieutenant-Colonel DULAC dans son ouvrage paru en 1911 "Les levées départementales dans l'Allier sous la Révolution 1791-1796" nous donne une étude fort complète de ces bataillons de volontaires mis sur pieds dans l'Allier juste après la Révolution Française de 1789.

Un excellent article d'Alexandre CORNIEUX, rédacteur du site LA LANCIERE donne également un bel exposé sur ces bataillons de volontaires. https://franchesse.blogspot.com/

La levée du 1er Bataillon s'opère du 22 juin au 16 septembre 1791. Un registre est ouvert à Moulins pour ceux des citoyens qui voulaient s'y inscrire, puis dans toutes les communes du département. Le Commissaire citoyen HUGUET sera l’administrateur du département.(Puis plus tard en 1800, le premier Préfet de l'Allier).
Un peu partout des fêtes et des réunions exaltent l'enthousiasme des futurs citoyens-soldats.
Au total 526 volontaires forment ce 1er Bataillon décomposé en 8 compagnies. Sébastien TROCHEREAU sera leur 1er colonel. Ajoutons 29 officiers.
A Franchesse, un maçon Claude AUPETIT requiert son inscription et la municipalité indique "vu sa conduite régulière et son patriotisme, prie le département de bien vouloir la recevoir"
 Ils partirons dès le 16 septembre 1791 vers St Pierre-le-Moutier pour arriver le 6 octobre 1791 à Epernay où ils tiendrons garnison.
 Le Général LAFAYETTE les passera en revue.
En août 1792 se sera la bataille de Valmy sous les ordres du Général Dumouriez et ensuite les campagnes de Belgique...avec la bataille de Jemappes contre les autrichiens en novembre 1792.
Ainsi termine l'histoire (racontée ici succinctement) du 1er Bataillon des Volontaires de l'Allier.
En 1792 est constitué le 2e Bataillon des Volontaires de l'Allier qui participera aux campagnes d'Allemagne jusqu'en 1794.
Le 17 mai 1793 sera constitué le 3e Bataillon des Volontaires de l' Allier. Il sera composé de 215 hommes et porte le nom de "Détachement de l'Allier". Il sera envoyé se battre contre les rebelles vendéens.
En septembre 1793 sera mis sur pieds une compagnie de canonniers soldés de l'Allier.
Du 5 janvier 1794 au 22 septembre 1796 sera constituée la Demie-Brigade de l'Allier.

Tome 1 et 2 de l'ouvrage du Lt-Colonel DULAC édité en 1911 dont sont extraites les informations livrées dans cet article. (Coll.J.Cornieux)

Les Enrôlements  volontaires en 179Tableau de J.B VINCHON dont une copie orne une salle de réunion de la Préfecture de l'Allier. Y figure le Général DUMOURIEZ qui encourage les citoyens soldats volontaires.

Le bouton des Volontaires de l'Allier est bien répertorié dans l'ouvrage de Louis FALLOU de 1915 "le boutons uniforme français"

12 décembre 2019

L'uniforme du Conseiller de Préfecture 1933-1942

1933-1942 Le Conseiller de Préfecture.


Les conseils de préfecture étaient des organes juridictionnels administratifs mis en place en France par la loi du 28 Pluviôse An VIII (). Ils furent proposés par Pierre-Louis ROEDERE : « Remettre le contentieux de l'administration à un conseil de préfecture a paru nécessaire pour garantir aux personnes intéressées qu'elles ne seront pas jugées sur des rapports et des avis de bureaux, pour donner à la propriété des juges accoutumés au ministère de la justice, à ses règles et à ses formes. »
Ils sont institués dans un cadre interdépartemental par les décrets-lois des 6 et , puis supprimés en 1953.


Comme ses homologues du Corps Préfectoral, les Conseillers de Préfecture portent l'uniforme.

Depuis toujours il est décrit comme étant le même que les sous-préfets, mais agrémenté de broderies en fils de soie bleu/blanc en lieu et place de la broderie en cannetille de fils métalliques d'argent.

C'est donc naturellement, que le modèle d'uniforme sera semblable au fil du temps, suivant la mode du moment.

Dans cet article, nous allons faire une étude sur celui porté dès octobre 1933.

Le décret du 12 octobre 1933, prescrit un nouvel uniforme de petite tenue (ou tenue ordinaire) pour l'ensemble du Corps Préfectoral. Il introduit une tenue plus pratique que l'ancien dolman adopté en 1878!

L'uniforme copie la sobre et élégante tenue des officiers de Marine et du tout nouveau corps de l'Aviation Militaire. Il sera dès cette date, à quelques modifications près, celui encore porté de nos jours.




Même si le décret d'octobre 1933 indique que le képi reste la coiffure officielle, dès 1934/35 apparaît parallèlement la casquette "plate". Ces deux coiffures seront portées conjointement jusqu'en 1944/45. 
Képi de conseiller de préfecture. Coll. J.CORNIEUX

La casquette, elle aussi copiée sur celle de la marine ou de l'aviation.

Elle s'orne aussi  autour de son turban, d'une broderie assortie aux bas de manches du veston. Un "macaron" brodé se trouve à cheval entre le plateau de la coiffe et le bandeau. On connait le macaron du 1er type (1934/35) ou celui du 2eme type vers 1941.



Casquette de Conseiller de Préfecture: Les broderies sont en fils de soie bleu/blanc. Fausse jugulaire en soutache de soie blanche. Le macaron est ici du 2eme type adopté vers 1941.Coll. J.CORNIEUX


Casquette de Conseiller de Préfecture avec macaron du 1er type (34/35)
Fausse jugulaire en laine blanche et boutons métalliques.


Le veston croisé se ferme par 4 boutons métalliques du modèle commun à tout le Corps Préfectoral. Ils s'ornent du faisceau de licteur au centre d'une couronne de feuillage.


Uniforme du Conseiller de Préfecture ANDRE. Il date des années 41/44.
Coll.J.CORNIEUX

Le veston porte sur chaque épaule un passant  brodé des motifs du corps: feuilles de chêne et de laurier. Les bas de manches sont brodés des mêmes motifs sur la face externe du parement uniquement. Sur la poitrine, on retrouve les barrettes de décoration de chevalier du Mérite Agricole et de la Médaille d'Honneur de la Mutualité échelon bronze.


Le pantalon porte sur chaque jambe un galon de 35mm reprenant les motifs du corps.

Détails du bas de manche et de la bande de pantalon.
Les bas de manche sont du modèle 1942, comme ceux nouvellement adoptés cette même années en broderie or pour les membres du corps préfectoral. Les broderies sont seulement présentes sur la face extérieur du parement; 


Un autre modèle d’uniforme: Le veston porte au col des insignes aux motifs du corps que l'on rencontre vers 1940/1941 pour tous les membres du Corps Préfectoral.
Ici, le képi complète la tenue.
 Uniforme de Conseiller de Préfecture. Coll.J.CORNIEUX.

Détails du képi et des écussons de col.

En juin 1942, le nouvel acte dit "arrêté du 11 juin 1942" fixe la broderie or pour les membres du Corps Préfectoral. Un nouveau macaron de casquette sera adopté à l'occasion, à savoir la Francisque Gallique au centre de feuillage....rien n'indique à l'heure actuelle et faute de documentation ou d'un modèle en collection, que ce nouveau modèle de macaron sera aussi arboré sur les casquettes des Conseillers de Préfecture..... 

13 novembre 2018

1918-2018.....
Le Corps Préfectoral dans la Grande Guerre.

En ces commémorations de la célébration des 100 ans de l'armistice du 11 novembre 1918, il est pour moi important de rappeler que le Corps Préfectoral a payé un lourd tribut durant la Grande Guerre. 

268 membres du Corps Préfectoral furent appelés sous les drapeaux dès les 2 août 1914, auxquels s'ajouteront plusieurs dizaines de leurs collègues, tout au long du conflit.

Sont mort pour la France:

3 Préfets
5 Secrétaires Généraux
22 Sous-préfets
8 Conseillers de préfecture
16 Chefs de cabinet de Préfet
12 rédacteurs ou agents du service intérieur 

et bien sur de très nombreux de ces membres seront décorés pour faits de guerre de la Légion d'Honneur, de la Croix de Guerre et de la Médaille Militaire ou de nombreux ordres étrangers des forces alliées et même cités à l'Ordre de la Nation.

En 1921, remise de décoration, un Sous-préfet fait parti des récipiendaires.
Coll. J.CORNIEUX


Le Préfet de l'aube dans les années 30...Il arbore fièrement sa Croix de Guerre sur sa poitrine entre la Légion d'Honneur et l'Ordre du Mérite Agricole. 
Coll.J.CORNIEUX

Felix SAVELLI Sous-Préfet de MONTLUÇON et de LAPALISSE
Titulaire de la Croix de Guerre il sera mobilisé durant toute la durée du conflit.

Emile Buloz en 1921
Coll.J.CORNIEUX

Pour ses actions menées au cours de la guerre dans le Pas-de-Calais, le Préfet BULOZ (Alors Sous-préfet de Boulogne/Mer) recevra la Croix de Guerre 14-18 ainsi il sera cité à l'ordre de la Nation le 4 octobre 1918, sera fait Chevalier de l'Ordre de l'Empire Britannique par sa Majesté le Roi d’Angleterre lors de sa venue à Boulogne/Mer en 1919 et Chevalier de l'ordre de la Couronne de Belgique. 




Le premier tué sera LESSARD Maurice Conseiller de Préfecture du département de la Sarthe mobilisé comme capitaine au 28e régiment d'infanterie territoriale. Il tombe au champ d'honneur le 26 août 1914....

Le premier Préfet tué à l'ennemi est Alfred ROTH, sous-lieutenant au 69e d'infanterie. Il tombe devant Curlus dans la Somme en juillet 1916....

Que dire de l'ex Préfet COLLIGNON , Conseiller d'Etat le 2 août 1914 qui à 57 ans, s'engage comme simple soldat, refusant les galons d'officier dus à son rang, qui tombe à Vauquois en mars 1915 en portant secours à un blessé...

Le Préfet COLLIGNON
Coll J.CORNIEUX

Tous furent incorporés dans des régiments combattants et contrairement à ce que l'on peut croire, leurs statuts d'avant guerre , ne leur donne pas de "passe droit" (et souvent selon leur propres demandes) pour être à l'arrière.

Il y eu de nombreux grands blessées et des prisonniers et otages.... 

Quant à ceux qui restèrent dans leurs départements, ils eurent la lourde charge du ravitaillement, de l'administration militaires comme la mobilisation et surtout le réconfort moral des populations locales et des flots de réfugiés, les invasions ennemis dans les départements du Nord et Nord Est, comme Edouard BRIENS;

Nommé préfet de l'Allier le 7 septembre 1903, Léon Briens poursuit sa carrière dans l'Hérault le 8 décembre 1906 puis en Côte-d'Or le 4 février 1908, avant d'être appelé à la préfecture du Pas-de-Calais le 20 octobre 1911.
D'un abord naturellement froid, il laisse l'image d’un homme ayant le sourire discret mais accueillant, la poignée de main distinguée mais cordiale. Son caractère affable et sa courtoisie facilitent ses relations avec les autorités militaires et religieuses, ainsi que la mise en œuvre de l'Union sacrée. En poste lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il demeure à Arras pendant la première année du siège et ne s'installe à Boulogne-sur-Mer que sur l'ordre du ministre de l'Intérieur.
Officier de la Légion d'honneur en juillet 1912, il est promu commandeur le 14 octobre 1916, décoration qui lui est remise par le Président de la République en personne, lors de son voyage dans le Nord de la France : Briens n'a cessé depuis le jour où a commencé le bombardement d'Arras de donner à la population l'exemple du calme et du courage. A assuré au chef-lieu du département, avec un dévouement de tous les instants et au mépris du danger, les mesures de protection, de sécurité et d'hygiène qu'imposaient les circonstances.

Edouard Briens (1859-1918) Ancien préfet de L'Allier
Coll. J.CORNIEUX

Le Préfet Briens dans les ruines d'ARRAS....


Georges BEGUE (ancien sous-préfet de Montluçon) aux cotés du Maréchal Joffre, ancien combattant de 14/18. Il porte d'ailleurs sa Croix de Guerre.


Ci-dessous les uniformes du Préfet BEGUE
Coll.J.CORNIEUX



Un hommage solennel fut rendu le 7 novembre 1923 aux combattants de cette administration et on inaugura un monument aux morts au Ministère de l’intérieur ....il rappelle les noms de 45 héros (pourquoi n'y sont 'ils pas tous??) 


A eux, la Patrie reconnaissante...





25 juillet 2018

Charles Eugène GAUTIER 1853-1889

Le Sous-préfet de Gannat  (1881-1889) au destin tragique.






Vues de la Sous-préfecture de Gannat  et du parc vers 1900/1905 et telle que l'a connue Ch.GAUTIER.(Collection.J.Cornieux)



Charles Eugène GAUTIER est né à Aix-en -Provence le 21 décembre 1853.
Bachelier en 1872,il obtient ensuite un doctorat en droit. 

Après un passage au cabinet du ministre de l'Intérieur Ernest CONSTANS (gouvernement De Freycinet), il est nommé sous-préfet de Gannat et une carrière des plus  prometteuse s’offre à lui.

Charles Eugène GAUTIER (et non GAUTHIER comme on peut le lire parfois) en uniforme de sous-préfet alors en poste à GANNAT.
Il porte sur sa tunique l'étoile d'officier de l'Ordre du Nichan-Iftikar (Protectorat de Tunisie) et l'Ordre de chevalier des Palmes Académiques.(cliché aimablement communiqué par Mme Elizabeth LECUYER, arrière petite fille du Sous-préfet GAUTIER)

Etoile d'officier de l'Ordre Tunisien du Nichan-Iftikhar
Le centre porte le monogramme de chaque Bey, ici celui de Mohamed Sadok 1853-1882.
(Collection J.CORNIEUX)

Il épouse à Chantelle le 26 septembre 1882, Anne-Julienne FAYOLLET de BAUBARD, issue de la bourgeoisie locale. C'est Philippe Gustave NOIR, Maire de Chantelle et Conseiller Général de 1876 à 1898, qui est l'origine de ce mariage. Anne-Julienne , n'est autre que sa nièce et c'est lors d'une visite à Chantelle, que le maire lui présenta la charmante jeune fille.


Article du journal L'Univers du 12 octobre 1882

Docteur Philippe Gustave NOIR, maire de Chantelle de 1876 à 1898, Conseiller Général  et Directeur des Eaux de Bourbon-l'Archambault.(cliché aimablement communiqué par Mme Elizabeth LECUYER, arrière petite fille du Sous-préfet GAUTIER)

Charles Eugène GAUTIER en famille, au dessus de sa jeune épouse et aux cotés de ses parents, Sidoine GAUTIER et Adèle BLANC.(cliché aimablement communiqué par Mme Elizabeth LECUYER, arrière petite fille du Sous-préfet GAUTIER)

Tout se déroule pour le mieux et dans le meilleurs des mondes et comble du bonheur, Mme GAUTIER attend même un heureux événement.

Le 25 août 1889, Le Sous-préfet GAUTIER se rend à Moulins, à la Préfecture, pour assister à une session du Conseil Général. Soudain, en pleine séance, il est frappé d'une crise d'apoplexie et malgré les soins appropriés par les docteurs CORNIL, GACON et DELARUE (Conseillers Généraux) il décédera à la Préfecture le soir  même à 21h20, il avait seulement 35 ans!

Nécrologie du Sous-préfet GAUTIER dans le journal des Débats du mardi 27 août 1889


Journal Le Radical du 28 août 1889



Il laisse une veuve qui accouchera un mois plus tard et donnera naissance à un garçon qu'elle prénommera... Charles Eugène;

Les obsèques se dérouleront à Chantelle, en grande pompe. Le Corps Préfectoral de l'Allier est là; Le préfet VINCENT, les sous-préfets de Montluçon (Jean LASCOMBE) et de Lapalisse (Hyacinthe de FONT-REAULX) ainsi que Nicolas BOUCHERON, vice-président du Conseil de Préfecture.

Présents aussi, le député Alphonse LABUSSIERE et le maire de Gannat, le docteur Gabriel DELARUE. La foule est venue en nombre honorer la mémoire du défunt et saluer l'homme aimé unanimement de tous .



Sépultures au cimetière de Chantelle de Charles GAUTIER (à droite) et de sa femme.(cliché aimablement communiqué par Mme Elizabeth LECUYER, arrière petite fille du Sous-préfet GAUTIER)

Le 3 décembre 1889, est nommé  suite au décès de Ch.GAUTIER, Lucien FIRBACH à la Sous-préfecture de Gannat.

Je remercie chaleureusement Mme Elizabeth LECUYER, grâce à laquelle cet article a pu prendre forme.

Sources: Louis VIRLOGEUX Les cahiers du Bourbonnais.

25 avril 2018

JEAN-XAVIER BUREAU DE PUSY

Troisième Préfet de l'ALLIER
2 novembre 1801-30 juillet 1802



Continuons notre étude sur les Préfets du département de l'Allier...pour ceux des élus qui regrettent actuellement que les préfets restent peu de temps, vous constaterez qu'au début du 19e siècle, ils se succédaient rapidement.
 Jean-Xavier BUREAU de PUSY qui officiera en qualité de 3e préfet de l'ALLIER ne déroge pa à cette règle.
Il arrive à Moulins dans l'Hôtel Préfectoral (Hôtel d'Ansac)le 6 décembre 1801.
Jean-Xavier Bureau de Pusy, est né le 7 avril 1750 à Port sur Saône et mort le 2 février 1806 à Gênes en Italie.
Il est ingénieur militaire  de formation puis homme politique, il exerça son activité pendant la période de la Révolution.
Sa demeure en Haute-Saône était le château de PUSY situé à 5 kilomètres de Vesoul.
(Photo A J B)

Il est le fils de Jean-Baptiste Bureau de Pusy de Port-sur-Saône, conseiller correcteur de la Chambre des comptes de Franche-Comté, et petit-fils de Pierre-François Choullat.
Entré, le 1er janvier 1771, à l'École du génie en qualité de lieutenant en second, il est ingénieur militaire au Fort de Joux en 1786, puis capitaine au corps royal du génie en 1789.
Il fut élu, le 11 avril 1789, député de la noblesse aux États généraux par le bailliage d'Amont. Il se fit remarquer parmi les partisans les plus modérés des réformes promises ou espérées, tout en soutenant le pouvoir royal qui lui paraissait la plus sûre garantie de l'ordre et de la liberté. Membre de la plupart des comités, militaire, diplomatique, colonial, des finances, etc., il coopéra très activement à la nouvelle division territoriale de la France, combattit l'aliénation des biens du clergé et montra les dangers des restrictions imposées à l'autorité du roi sur l'armée.
Il fut, par trois fois, nommé président de l'Assemblée constituante, du 2 au 24 février 1790, du 11 au 25 septembre 1790 et du 24 mai au 6 juin 1791. Le 4 février 1790, il avait, en cette qualité, à répondre à un discours du roi ; il fallait ménager à la fois la majesté du trône et les susceptibilités de la représentation nationale ; Bureaux de Puzy sut, à force de tact et avec un sentiment parfait des convenances, satisfaire à la fois et la cour et l'Assemblée.
Après la session, il reprit son service de capitaine du génie, et continua à défendre les principes constitutionnels. Mandé, à ce sujet à la barre de l'Assemblée législative, il se justifia avec autant de sincérité que de dignité ; la 1re janvier 1792, Louis XVI lui donna la croix de Saint-Louis. Mais les événements se précipitaient ; l'Assemblée avait prononcé la déchéance du roi, et on exigeait de l'armée de nouveaux serments : Bureaux de Pusy résolut d'émigrer en Amérique, et partit avec Lafayette, Latour-Maubourg et Lameth. À peine hors de France, il fut arrêté avec sa femme et ses compagnons par les troupes autrichiennes, et jeté dans les cachots d'Olmütz, où il resta cinq ans.
En 1797, Bonaparte, vainqueur des Autrichiens, exigea, aux négociations d'Udine, et sur l'ordre exprès du Directoire, la délivrance des prisonniers d'Olmütz ; le 29 septembre, cinq ans et un mois après leur arrestation, Bureaux de Puzy, sa femme et les autres furent délivrés et conduits à Hambourg. De là, Bureaux de Puzy passa aux États-Unis, où il reçut un accueil chaleureux comme compagnon d'infortune de Lafayette. On lui offrit de vaste, concessions de terrain sur les rives de la Delaware, mais il n'avait pas renoncé à revenir en France, et, lorsque le gouvernement consulaire eut, après le coup d'État du 18 brumaire, rayé de la liste des émigrés les membres de l'Assemblée constituante qui avaient reconnu la souveraineté du peuple, il s'empressa de l'entrer, et reprit ses biens invendus.
Le 11 brumaire au X, le Premier Consul l'appela à la Préfecture de l'Allier, puis, le 11 thermidor de la même année, à celle du Rhône ; il y fit preuve d'un esprit très conciliant, et s'y montra administrateur habile.
Commandeur de la Légion d'honneur, du 25 prairial an XII, il fut nommé préfet de Gênes le 15 messidor an XIII ; il eut à réprimer une émeute des Parmesans, et put, sans verser une goutte de sang, pacifier les campagnes génoises, en haranguant lui-même les mécontents. Son succès fut complet, mais il l'apporta de cette expédition les germes de la maladie qui l'emporta quelques mois après.

Son fils, Maurice, sera député de l'Allier en 1835, 1842, 1846 et Commissaire du Gouvernement de l'allier en 1848.


Jean-Xavier Bureaux de Pusy est surtout connu pour le découpage de la France en 83 départements à l’époque. Un timbre lui est consacré en 1990 à l’occasion du bicentenaire de la création des départements français.


LES DOCUMENTS:
Toujours puisés de ma collection, ces documents d'époque montrent l'importante correspondance qui était entretenue avec les élus et en particulier les maires des communes de l'Allier.
Les lettres présentées sont adressées au Maire de la commune de Château-sur-Allier.
Avant tout, ce premier document en date du 3 février 1802 est un de ceux qui furent à remplir dès l'arrivée du préfet. Il est adressé au dos au Citoyen Préfet du Haut-Rhin. Il lui permet de vérifier l'authenticité des pièces qui émanent de la Préfecture de l'Allier et qui sont signées par le Préfet et son Secrétaire Général (Pierre LUYLIER, pour sa biographie, voir l'article précédent qui concerne le préfet DIDELOT).
(Collection J.CORNIEUX)


Détails de la superbe vignette d'en-tête.

La lettre en dessous, émane de la sous-préfecture de Moulins comme indiqué en haut à gauche:
Bureaux de la Sous-préfecture".

 Il est important de signaler que de 1811 à 1815, il y a près du préfet de chaque département un Auditeur au Conseil d'Etat qui à le titre et les fonctions de Sous-préfet de l'arrondissement.
Ce qui  porte à 4 le nombre de Sous-préfectures: Lapalisse, Gannat, Montluçon, Moulins.
Cette dernière (Moulins) sera supprimée par l'ordonnance du 20 décembre 1815. Elle n'aura eu qu'une existence éphémère. 

Les Sous-préfets de l'arrondissement de Moulins sont durant cette période:

- Janvier 1811: Guillaume Barbat du Closel
- Avril 1813: Philippe Pallavicini
- Juillet 1814: Auguste de Pons
- Avril 1815: Jean François Burelle
- Juin 1815: Clément Delaage
- Juillet 1815: Auguste de Pons

Elle date du 28 avril 1802 et est signée (signature autographe) par le Préfet Bureau de Pusy qui signe JX Bureau-Pusy et nomme les répartiteurs pour la commune de Château-sur-Allier.

Les répartiteurs sont nommés dans chaque commune pour la répartition des contributions directes, qui les consigneront sur un registre à ce destiné, le tout à l'intervention, autant que possible, des contrôleurs des contributions directes, chargés de diriger toutes leurs opérations.

 Lettre autographe du préfet Bureaux de Pusy en date du 8 floréal An X (28 avril 1802).(Coll.J.Cornieux)

Diverses circulaires avec signatures directement imprimées:

(Collection J.CORNIEUX)


Lettres avec signature par "griffe"(tampon) elle dat du 6 août 1802:

 (Collection J.CORNIEUX)

Ci-dessous, ce très interessant document... Il date du 19 nivôse An X, soit du 9 janvier 1802. Il s'agit d'un "bon de roulage"qui nous informe de la livraison au Citoyen Préfet de l’Allier (J.X Bureau de Pusy à cette date, pour mémoire il n'est arrivé à Moulins que depuis le 9 décembre) "d'une caisse cordée contenant un fourneau et une presse à bascule avec leur poinçons destinée à marquer les nouvelles mesures de la république et deux séries de carafes de verre" 
C'est le 22 juin 1799, que la longueur du mètre te le poids du kilogramme sont définitivement arrêtés. 
Mais c'est un travail de longue haleine pour l'application des nouvelles unités de poids et mesures qui remplacent celles de l'Ancien Régime et dans l'Allier ce n'est qu'en 1802 que ces mesures seront définitivement fixées.
Ce document est donc d'un grand intérêt historique...