18 février 2017

GEORGES BEGUE Sous-préfet de Montluçon puis Préfet des régions dévastées.


Portrait de G.BEGUE par E.FRIANT en 1921

 Georges Louis Albert BEGUE est né le 18 novembre 1876 à MEAUX.
Après des études studieuses au lycée Condorcet à Paris, il obtient un doctorat de droit.
Son premier poste sera celui d'attaché au cabinet du Ministre des Colonie Emile Chautemps en 1895.
En 1900, il devient chef du cabinet du préfet de la Haute-Savoie, puis Secrétaire Général en 1905.
En 1909, il part pour la Sarthe toujours comme Secrétaire Général.
Une promotion le nomme Sous-préfet de La Flèche en 1911, puis de Thonon en 1914 avant d'être Chef de Cabinet de P.Jacquier Sous Secrétaire d'Etat à l’Intérieur .
Mobilisé le 26 octobre 1914, il sera en sursit d'appel en février 1915.
A sa demande, il entre aux armées le 4 janvier 1916;
En janvier 1918, il est nommé Sous-préfet dans notre département à de Montluçon avec mention "maintenu aux armées".
A la fin de la guerre, il part pour la reconstruction des régions atteintes par les événements de guerre.
Il fera beaucoup pour ces régions et s'impliquera énormément. Sa valeur sera reconnue par le Ministre de l’intérieur et se traduira par sa nomination en juillet 1922 comme Préfet de l'Aisne. En 1922, il est nommé Préfet de la Meuse et de l'Aisne à nouveau.


Ci-dessous, le 25 novembre 1922 à Cheppy dans la Meuse lors de l'inauguration du monument aux morts américains du Missouri. Le Préfet Begue est encadré par le Maréchal Joffre et le général Trochu. Georges Begue porte la tunique présentée dans cet article. (Crédit photo Gallica)






Le monument aujourd'hui.


En dessous, le 22 octobre 1922, au Bois des Caures près de Verdun, le Préfet Begue (à gauche) inaugure le monument dédié aux chasseurs à pieds du Colonel Driant. Pour l'occasion le Ministre de la Guerre André Maginot et le général de Castelnau sont présents(photo Gallica).

 George BEGUE durant la Grande Guerre peindra à l'aquarelle de nombreux paysages de tranchées sur le front.




                                               Aquarelle de G.BEGUE datée 1916.

Appelé à d'autre fonction en 1926 comme Trésorier Payeur Général de l'Allier et de la Côte d'Or en 1934; Il prends sa retraite en 1937;
Il s’éteint à Dijon à l'âge de  87 ans.

Distinctions du Préfet BEGUE:

- Chevalier de la Légion d'honneur le 23 juillet 1921
- Officier le 28 décembre 1927;
- Croix de Guerre 14/18 
- Médaille Interalliés
- Médaille Commémorative 14/18
- Officier d'académie
- Officier du Mérite Agricole
- Médaille d'Honneur échelon Or des Assurances Sociales
- Commandeur de l'Ordre du Nichan Iftikar de Tunisie.
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Les uniformes du Préfet G.BEGUE:

Les uniformes présentés ont appartenu au Préfet Georges Begue.(Collection Jérôme Cornieux)

La grande tenue:


Détails du parement de manche


Étiquette interne  nominative portant la date du 25 août 1922 

La tunique modele 1878 à deux rangs de boutons est celle portée désormais en grande tenue et remplace l'habit de cérémonie, très onéreux et progressivement délaissé après la Grande Guerre.
Elle est fabriquée par la célèbre maison LUSSAN à Paris. L'étiquette interne datée du 25 août 1922 nous informe qu'il la commandé suite à sa nomination le même mois de la même année au poste de Préfet de la Meuse.
D'une coupe sobre, le col et les bas de manches sont brodés de feuilles de chêne et de laurier en cannetille d'argent.
Les boutons sont timbrés du faisceau républicain au centre d'une couronne de feuillage.
Les décorations sont fixées par des barrettes à boules retenues par des brides.
Le pantalon en drap fin noir porte les bandes d'argent aux motifs du Corps Préfectoral, des bouquets de feuilles de chêne et de laurier.

Petite tenue:




 Etiquette nominative d'un  de ses pantalons. Il porte la date du 3 mars 1905. Georges Begue
  est alors Secrétaire Général de la Prefecture de Haute-Savoie à Annecy.

Dès 1922, une nouvelle tunique est adoptée. Elle est copiée sur celle portée par les officiers généraux  de l'armée française.
Elle comporte seulement des écussons de col brodés.
Le pantalon est similaire a celui porté en grande tenue.
Cette tenue très sobre, résulte d'une volonté de ne plus afficher le faste des grandes cérémonies d'avant guerre et les grandes tenues entièrement brodées n'ont plus leur place.
L’hécatombe de 14/18 et les cérémonies officielles d'inaugurations de monuments aux morts amènent le port de tenues plus adaptées à ces moments de recueillement.
Fabriquée par le même tailleur que la précédente, elle est datée du 8 mars 1926, G. BEGUE est alors Préfet de l'Aisne;
Sur cette tunique, seuls les rappels des rubans de décoration sont portés et ont été montés d'époque(on peut les voir sur la photo ci-dessous), cette mode qui plus tard sera bien réglementaire, date des années 1916 pour faciliter le port des décorations sur la tenue de combat dans les tranchées.


        Le 31 juillet 1927, le Prefet G.BEGUE inaugure le monument aux morts de Saint-Quentin dans l'Aisne; Il porte la tunique présentée ci dessus.(Cliché Collection Jerôme Cornieux)



16 décembre 2013

UNIFORME

UNE PETITE TENUE DE PRÉFET SOUS LE SECOND EMPIRE (1852-1870)


Tunique à jupe adopté par les membres du Corps sous le II Empire;
(Coll.J.Cornieux)

Comme une évidence, le Corps Préfectoral sous le Second Empire, s'inspire très largement des uniformes  militaires. Quoique corps civil, de tout temps les hauts fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur, ont adopté leurs uniformes en fonction de ceux des officiers de l'armée.

Un membre du Corps Préfectoral vers 1860.

C'est naturellement que la petite tenue est directement copiée de celle portée par les officiers.
En drap fin noir, la tunique est dite à "jupe", sa coupe très cintrée et près du corps. Elle ferme sur le devant au moyen de neuf boutons d'argent timbrés de l'aigle impérial au centre d'une couronne de feuillage.



Son col aux coins arrondis typiques sous cette période est brodé d'une guirlande de feuilles de chêne et olivier surmontée d'une baguette "dent de loup".
Les bas de manche s'ornent de deux petites boutonnière elles aussi dotées de deux boutons de petit module.


Le dos possède deux fausse poches en accolades agrémentées de 3 boutons chacune.


Cette tunique ne possède pas de bas de manche brodés, mais on rencontre parfois aussi ce modèle.
A cette époque, le préfet ne porte qu'un seul rang de broderie.


Le képi complète la tenue, également en drap noir, sa forme est aussi très caractéristique de son époque, très pentue. Sa visière carrée est en cuir noir, doublée de maroquin vert en dessous.
Son bandeau est brodé en cannetille d'argent des symbole du Corps sur tout le tour.
Trois tresses plates en argent forment les "montants' jusqu'au sommet du turban. Sur le dessus  se trouve un triple nœud dit "hongrois" posé sur le calot. La doublure est en soie violette et le marquage du fabricant parisien Dassier 12, rue de Richelieu est inscrit en lettres dorées.
A l'intérieur de la coiffure, est cousu un bandeau de sudation en cuir orné au "petit fer"d'une guirlande dorée.
Il est a signalé que sous le Second Empire et jusqu'au début de la IIIème République, le préfet ne porte qu'un seul rang de broderie sur le col, les bas de manches et sur son képi. C'est seulement en 1873 que la distinctive de deux rangs de broderies pour le préfet et un seul pour le sous-préfet verra le jour.
Les textes officiels d'époque signalent que le képi est identique pour les deux grades. Néanmoins, il est stipulé que le préfet porte sur le sien trois tresses plates verticales sur le turban et deux seulement pour le sous-préfet. 
Celui présenté est donc un képi de préfet, ce que vient confirmer une étiquette intérieure collée sur le renfort en carton du bandeau.
Pourtant, il est très fréquent de voir des sous-préfets en uniforme portant un képi à trois tresses au lieu des deux réglementaires.
 Après 1873, où la distinctive du nombre de rang de broderies à été adoptés pour différencier plus facilement les deux fonctions, le képi des sous-préfets s'ornera la plupart du temps de trois soutaches verticales, mais seulement (en majorité) d'un double nœud hongrois.

Un ceinturon porte-épée en cuir vernis noir à boucle argent  s'accroche à la taille. Le motif des plateaux de boucle représente un mufle de lion. 


Le pantalon est d'après les textes d'époque du modèle en drap fin noir qui se porte sans bandes d'argent, mais ce dernier est peu porté, l'iconographie d'époque montre le plus souvent celui avec bandes d'argent de 45mm de large pour les préfets et 40mm pour les sous-préfets.

L'épée à poignet de nacre et monture argent, porte sur le clavier l'aigle impériale.

09 décembre 2013

PORTRAIT:COMTE EUGÈNE GUILLAUME DE FRADEL PRÉFET DE L'ALLIER 1871-1873

 COMTE EUGÈNE GUILLAUME  DE FRADEL
PRÉFET DE L'ALLIER 1871-1873


Le Comte Eugène Guillaume de Fradel, Préfet de l'Allier ici vers 1871;
Photographie Martin Flammarion 5 bis, rue de pont à Moulins.
(Collection J.Cornieux)

Proclamée depuis le 4 septembre 1870, la toute jeune IIIeme République voit arriver à la Préfecture de Moulins le 11 mars 1871, un Bourbonnais de souche. Il est nommé préfet par intérim consécutivement à la démission de Louis Combes, suite à la capitulation de Paris. Le Comte De Fradel sera nommé définitivement le 16 mai 1871, à la  demande des députés conservateurs du département de l'Allier.

Le Comte Guillaume Eugène de Fradel est né le 28 avril 1807 à Saint-Félix au château de Rax, de Jean Nicolas de Fradel et Marie Mélanie de Laval. Aujourd'hui disparu, le château fût confisqué lors de la Révolution comme biens nationaux.
La famille de Fradel est  d'origine très ancienne en Bourbonnais. Lors de la  Terreur en Bourbonnais, Gaspard Claude de Fradel  né à Montaigut en Combrailles (le grand père d'Eugène Guillaume),  fit les frais de la Révolution. Mis en résidence surveillée à Cusset (de mars à octobre 1793), emprisonné à Moulins (couvent des Carmélites du 22 octobre au 5 décembre) puis à Lyon où il est guillotiné le 31 décembre 1793, place des Terreaux (parmi les "32 de Moulins") avec comme accusation: "ex-noble, père d'un fils émigré, aristocrate outré et dangereux, arrêté comme suspect dans son district".
 Le château de Rax sera pillé par les révolutionnaires.

Son père, Jean Nicolas de Fradel est un ancien militaire, chef d'escadron, le Préfet de Fradel commença naturellement sa carrière dans l'armée. Il rentre à l'Ecole Royal Spéciale Militaire de Saint-Cyr le 7 novembre 1825 dans la 8ème promotion "1825-1827", il sortira sous-lieutenant en 1827.En 1836, il intégrera le 56ème régiment d'infanterie avec le grade de lieutenant.Il sera démissionnaire quelques temps plus tard.

Il se marie le 1er août 1837 à Moulins avec la fille du Maire de cette ville, Marie Adélaïde Elisabeth Gombault de Séréville. De cette union naîtra 4 enfants.

Le Maire de Moulins, Jean Baptiste Louis Philippe Gombautlt de Séréville est influant , royaliste, cet ancien officier était adjudant-Major (capitaine) au 2ème Régiment de Grenadiers à cheval de la Garde du Roi en 1815.Il fera toutes les campagnes militaires de 1808 à 1814. Ses états de services indiques qu'il eu 3 chevaux morts sous lui!
Il propose à son gendre, le poste de capitaine à la Garde Nationale de la ville de Moulins en 1848. Guillaume Eugène  le restera jusqu'en 1851.

Le Comte Guillaume Eugène de Fradel  sera conseiller municipal de Moulins en 1847 et adjoint en 1853. Il est nommé conservateur du Musée Anne de Beaujeu en 1852, car "il cultive les arts et excelle dans celui de la miniature sur ivoire".

En 1865, il est Conseiller de préfecture sur la proposition du Maréchal Magnan, ami intime de son père.

Le 12 août 1866, il est promu Chevalier dans l'Ordre Impériale de la Légion d'Honneur.
(dossier  Légion d'Honneur-Archives Nationales )

Après ses fonctions de préfet, il reprendra la charge de conservateur du musée de Moulins en 1873.

Il s'éteindra dans son château de Saint-Félix le 21 septembre 1891.

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En 1872, voici comment le journaliste  Fernand de Rodays alias Louis de Coulanges voit le Préfet Eugène Guillaume de Fradel...dans son livre très anti-républicain, "Les préfets de la République"
(Collection J.Cornieux)

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Le fils du Préfet de Fradel, le Commandant Philippe Gaston de Fradel (né à Moulins le 8 janvier 1842 et décédé à Golf-Juan le 6 février 1917). Il fera une belle carrière militaire.


Le Général de brigade Louis Frédéric Gombault de Séréville, vers 1881; Fils du maire de Moulins et beau frère du Préfet de Fradel. Né à Moulins le 1er novembre 1822, il mourra le 30 juillet 1892.
Photographie Rouiller à Vendôme.
(Collection J.Cornieux)

Plaquette éditée en 1860 et rédigée par Jean Baptiste Louis Philippe Gombault de Séréville.
Il est indiqué: ancien  officier supérieur, ancien vice président de la société d'agriculture, membre de la société d'émulation de l'Allier, ancien Maire de Moulins, Chevalier de la Légion d'Honneur et de l'Ordre Militaire de saint-Louis.
Imprimerie Desrosiers à Moulins.
(Collection J.Cornieux)


09 juin 2013

DOCUMENT

1814: L'Empereur Napoléon 1er dans l'Allier

Acquis tout récemment,  voici un document qui une fois décrypté, révèle une tranche d'histoire nationale.

Signé par l'adjoint au  maire de Moulins,  Joseph MARLY, ce feuillet ordonne le transport de militaires (et de leurs bagages) de Moulins pour Montmarault "pour le service de sa Majesté l'Empereur et Roi".

Il est dit que le départ se fera à l'heure de midi  des cours de Bérulle (Ces cours partaient de la rue d'Allier jusqu'à l'actuel théâtre et portaient le nom du Marquis de Bérulle ancien Intendant du Bourbonnais de 1756 à 1760 et qui œuvra largement pour la construction du pont Régemorte dont son épouse posa la première pierre le 4 octobre 1757).

Nous remarquons que ce document est daté du 10 avril 1814...Et là le coté historique du document prend tout son sens.

La campagne de France (de janvier à avril 1814) est une véritable victoire pour l'empire, après avoir gagné de nombreuses batailles, l'Empereur ne peut empêcher l'entrée le 31 mars 1814, des troupes Prussiennes et Russes dans Paris.

La campagne de France 1814.(peint par Meissonier)

Entrée des troupes Russes dans Paris avril 1814

La reddition de Paris, et le refus de combattre des généraux qui l'accompagnent, décident Napoléon à abdiquer à Fontainebleau le 6 avril 1814.

Les adieux de Fontainebleau 20 avril 1814(peint par Montfort)
Le 11 avril, Caulaincourt et Macdonald signent à Paris une convention donnant à Napoléon la souveraineté de l'île d'Elbe et lui garantissant une rente de deux millions de francs par an.
L'Empereur quitte donc Paris pour rejoindre St-Raphael où un bateau l'attend pour rejoindre son île-prison.

Le 21 avril 1814, lors de son exil Napoléon fait halte à Nevers. La journée du 22 verra , les derniers détachements de la garde faire leur ultime escorte à leur empereur jusqu’à Villeneuve-sur-Allier près de Moulins.
Extrait du livre: Histoire de l'Empire par M.A.Thiers  édition de 1867.(Tome IV)
L'Empereur arrive dans le Bourbonnais.
C'est à cette occasion, que le maire de Moulins (le Baron d'Empire DESROYS) met à la disposition de l'Empereur, une garde d'honneur qui s'organise à Montmarault dès le 11 avril 1814, ne sachant pas exactement quant Bonaparte va passer  par le département, ce ne sera finalement que le 22 avril 1814.

La plupart  des départements traversés durant cette triste descente vers le sud, mettent sur pied  pour l'Empereur en signe d'attachement, une escorte.

En marge du document, Joseph MARLY certifie le paiement de 26 francs entièrement payer au voiturier.
Une annotation manuscrite de Georges Etienne Antoine BOUCAUMONT (1767-1832) maire de Montmarault en date du 11 avril 1814 acte l'arrivée des troupes.

Ce document marque la fin de l'Empire Français...pour un temps, car L'empereur fera un ultime retour en France en 1815 avant la catastrophique bataille de Waterloo qui mettra un terme définitif à l'épopée napoléonienne.  

Au dos, une très intéressante note manuscrite du Sous-préfet de l'arrondissement de Moulins: Le Comte Auguste de PONS.

Notons que de 1811 à décembre 1815, un Auditeur du Conseil d'Etat est nommé près du préfet de l'Allier. Il a le titre et les fonctions de Sous-préfet d'arrondissement au sein même de la Préfecture.
Le département compte donc durant cette période 4 Sous-préfectures: Moulins, Montluçon, Lapalisse et Gannat.
Cette éphémère Sous-préfecture disparaitra le 20 décembre 1815.

L'annotation faite le 3 septembre1814, légalise et authentifie la signature de Marly, "adjoint de la mairie de Moulins".

Nous sommes maintenant sous la 1ere Restauration, d'ailleurs le cachets de la Sous-préfecture de Moulins porte la fleur de lys.

Nul doute que le maire et son adjoint, Monsieur MARLY, qui  par cette garde d'honneur mise à la disposition de l'empereur, auront à  rendre compte au nouveau Roi Louis XVIII, d'un tel attachement à celui qui est devenu l'Usurpateur...


(Document collection J.Cornieux)





03 juin 2013

UNIFORMOLOGIE


L'uniforme du Préfet Délégué Robert GRIMAUD



Une des grande réforme de l'Etat Français fût la création des préfets de région le 19 avril 1941. Ces "supers préfets" administraient alors des régions selon un découpage administratif parfois fait contre toute logique.
Ils étaient aidés dans leur tâche par un intendant de police, un intendant des affaires économique et dès le 14 novembre 1941 par un préfet délégué.
Ce dernier avait la gestion du département chef lieu.
Robert Grimaud alors sous-préfet de Coutances, partait pour la sous-préfecture de Montbéliard quand il apprit la nouvelle de sa nomination comme préfet délégué à Dijon.
Ce fonctionnaire fils de préfet, naquit à Bourg en Bresse le 1er juin 1898.
Il participe à la 1ere Guerre Mondiale, il est mobilisé d'avril 1918 à octobre 1919, en 1924 il quitte l'armée avec le grade de Lieutenant.
Cette même année il sera chef de cabinet de son père alors Préfet d'Indre et Loire.
Son premier poste de sous préfet, il l'exercera à Ussel en Corrèze en 1926.
La Cote d'Or est un département où la Résistance est très active dès le début de la guerre et le tout nouveau Préfet délégué Grimaud ne satisfait pas du tout les autorités Allemandes d'occupation, le jugeant trop peu efficace.


Nomination de Robert GRIMAUD comme Prefet délégué à Dijon. 

16 septembre 1942, Robert GRIMAUD  destitué de ses fonction de préfet délégué sur ordres des autorités allemandes est remplacé par M.SOUM.

Le Haut Commandement Allemand demande immédiatement sa suspension le 9 mai 1942.
A Vichy, on s'exécute....Robert Grimaud est alors affecté comme adjoint au chef du service de l'inspection générale des services administratifs.


En janvier 1943, il prend la tête de la direction générale du service du logement de Clermont-Ferrand, parallèlement, il sera en mai suivant Directeur de Cabinet du Préfet George HILAIRE, alors Secrétaire Général du Ministère de l'Intérieur à Vichy.


Le 17 décembre 1945, il sera mis en "expectative", mesure commune à nombre de fonctionnaires en attente de l'examen de leurs activités durant la période de la guerre.
Passé en commission, Robert Grimaud sera mis à la retraite à l'âge de....48 ans.


En 1953, le Ministère de l'Intérieur lui accorde le titre de préfet honoraire.


L'uniforme:


Taillé sur mesure chez l'incontournable Maison Lussan-Roque à Paris en drap fin brillant de couleur  bleu nuit de très belle qualité, cet uniforme est celui adopté dès 1933 par le Corps Préfectoral.


Le veston croisé porte deux rangées de quatre boutons argent au faisceau de licteur. 4 servent à la fermeture. 
Les attentes d'épaulettes sont en cannetille d'argent , les broderies figurent  2 feuilles de chêne et 2 d'olivier.


Une poche de poitrine est placée sur le coté droit.

Les bas de manches brodés sont depuis l'entrée en guerre, réduits. Comme dans l'armée, les préfets adoptent cette mesure pour réduire la visibilité et rendre ces insignes de fonction moins voyants.
Ici la forme en V de la broderie des bas de manches est une particularité peu rencontrée, on trouve souvent les broderies sous forme de rectangles amovibles. On distingue très bien les deux rangs superposés de broderies indiquant le grade de préfet. 


Une étiquette dans la poche interne, nous indique le nom du titulaire et le mois et l'année de confection: Octobre 1941. C'est bien pour sa prise de poste en novembre 1941, que cet uniforme à été confectionné.

Le pantalon est de coupe large et droite comme l'impose la mode du temps; Il comporte deux poches sur les hanches et une poche "revolver" sur la fesse droite. Une martingale sur le dos, permets d'ajuster la taille.
Une bande de 45mm orne chaque jambe. De soie noire, elle alterne bouquets de feuilles de chêne et d'olivier.
C'est ici un pantalon de petite tenue, pour la grande tenue cette bande est similaire mais en broderie de fils d'argent.



 La casquette présentée ici, n'est malheureusement pas celle du Préfet Robert GRIMAUD. C'est le modèle 1933 avec macaron du 1er type. C'est sans aucun doute ce modèle qu'il portait avec cet uniforme.


 Pour illustrer cet article, voici un document de ma collection, émanant de la Direction Général du Logement de la région administrative de Clermont-Ferrand, dont le Préfet GRIMAUD était le directeur.
Le document daté du 30 juin 1944, réquisitionne un logement à Cusset.(03), il est signé par le directeur local de Vichy.
Autre document, cette modeste et émouvante carte trouvée dans la poche de la veste de cet uniforme (avec une attente d'épaule en cannetille) sur laquelle est inscrit un texte à la mine de plomb, concernant un prisonnier du fort de Hauteville (Les Dijon en Cote d'Or). Un nommé Claude Veil y purge 21 mois d'emprisonnement....
Ce fort, est dès l'occupation allemande, une annexe de la prison départementale, pour les détenus politiques et des Juifs avant de les acheminer vers Drancy. (source site AJPN)