27 janvier 2013

LES MEDAILLES





LA MÉDAILLE REMISE PAR LE CHEF DE L'ETAT AUX MEMBRES DU CORPS PRÉFECTORAL.


On ignore encore précisément les conditions d'attribution de cette médaille, (mais très probablement remise lors de la prestation de serments des Préfets de France le 19 février 1942 à l Hôtel de ville de Vichy) mais c'est bel et bien un modèle uniquement attribué aux membres du Corps Préfectoral. Tous les exemplaires que j'ai pu voir, portent des attributions pour des Préfet et Préfets Régionaux.

Elle est nominative et est l'œuvre de François COGNE (1876-1952),  graveur et sculpteur officiel de l'Etat Français.

D'un diamètre de 60m/m, elle est en bronze. Un seul fabricant, Janvier-Berchot à Paris, est répertorié, son poinçon triangulaire aux initiales JB, figure sur la tranche de la médaille à coté du poinçon "bronze".

L'avers représente le buste du Maréchal Pétain vu de profil gauche. En exergue sont inscrits ces mots: PHILIPPE PÉTAIN MARÉCHAL DE FRANCE* CHEF DE L'ETAT*
La signature de l'artiste F.COGNE figure au niveau du cou, à droite du buste.

Avers de la médaille.
(Coll.J.Cornieux)

Le revers reprend la symbolique qui est celle de l'Etat Français, à savoir un groupe central représentant la Patrie au centre, la Famille à gauche et le Travail à droite. Au dessus la devise adoptée par le régime "FAMILLE PATRIE TRAVAIL".
Dans la partie basse de la médaille, on trouve la mention "OFFERT PAR LE MARÉCHAL", puis  la gravure nominative composée du nom du préfet et du nom du département auquel il est rattaché.
La Francisque Gallique est représentée au bas de la médaille.(sur tous les modèles observés (3), le fer gauche de la Francisque porte une faible gravure)

Avers de la médaille, exemplaire donné par le Maréchal à Monsieur Billecard, Préfet des Ardennes.
(Coll.J.Cornieux)

Médaille attribuée à Monsieur GAUDARD, Préfet de Belfort.
(Coll.J.Cornieux)

Un autre modèle du même graveur existe, il est similaire en tous points, si ce n'est que le champ réservé au revers pour l'attribution est chargé des 7 étoiles de Maréchal.



Pour information, le Préfet Billecard aidera activement la Résistance dans les Ardennes en livrant de nombreuse informations stratégiques, et Gaudard sera arrêté par les Allemands le 14 mai 1944.



13 janvier 2013

UNIFORMOLOGIE

LA CASQUETTE DU CORPS PRÉFECTORAL A LA LIBÉRATION

De Gaulle reçu par le Préfet LUIZT aux Invalides en octobre 44.
(Coll.J.Cornieux)

Casquette de Commissaire de la République  fin 1944, elle arbore l'insigne à la croix de Lorraine;
(Coll.J.Cornieux)

Dès août 1944, de nombreuses ville française sont libérées, la vie reprend peu à peu et les commémorations officielles rythmes à nouveau la société civile et militaire.
Les membres du Corps Préfectoral nouvellement nommés par les Comité Départementaux de Libération reprennent la tête des cortèges et des délégations.
la Francisque adoptée par l'ancien régime au pouvoir est bien évidement enlevée des uniformes et certains préfet et sous-préfets arborent sur leurs casquettes un nouvel insigne, symbole de la France libre...La croix de Lorraine adoptée par le Général De Gaulle et les Forces Françaises Libres.
La majorité se contente de faire modifier l'insigne à la Francisque, en faisant supprimer les fers de la Francisque et  ainsi la transformer en faisceau républicain.
Le Préfet Luizet, on remarque l'insigne du 2ème type (insigne circulaire, apparu selon l'iconographie durant l'année 1944) de sa casquette dont les fers de la Francisque ont été supprimés  devenant ainsi un faisceau républicain.
(Coll.J.Cornieux)
Autre vue d'un macaron du 2ème type modifié à la Libération, sur la casquette du préfet Roger Léonard.


Casquette de sous-préfet à macaron à Francisque du 2ème type, tel que porté  sous l'Etat Français.

Aucun textes réglementent, à ma connaissance, le port d'un tel insigne et c'est je suppose, des initiatives personnelles en attendant l'adoption d'un nouvel insigne officiel. Beaucoup de membres du Corps Préfectoral ont été des résistants actifs, et c'est pour eux l'occasion de montrer leur attachement au Général de Gaulle.

Le nouvel insigne porté des octobre 1944 par les nouveaux Commissaires de la République, nommés de 1944 à 1946.

L'insigne est d'un modèle identique à celui du 1er type instauré en juin 1942, mais de taille légèrement réduite et au feuillage plus "ramassés". C'est bien un insigne spécifique fabriqué tel quel, dès octobre 1944 et non un modèle du 1er type qui à été modifié, comme c'est le cas pour les insignes circulaires du 2ème type.
Au centre des sept feuilles de chêne se loge maintenant la croix de lorraine.
Paradoxalement, les 7 feuilles faisant allusion aux 7 étoiles de la dignité de Maréchal sont conservées.

Le port de la casquette à l'insigne du 1er type modifié a aussi été de mise...Les modifications permettant une réelle économie durant cette période ou tout manquait.


Au centre le Sous-préfet VAujour en...1953. Il porte la casquette a insigne du  1er type modifié par la suppression des fers de la Francisque.



Insigne du 1er type instauré par l'Etat Français en juin 1942.

L'iconographie montrant le port de ces casquettes est rare.

 Une cérémonie fin 44....Ce Commissaire de la République porte une casquette au macaron à croix de Lorraine.

Apres agrandissement, on voit bien l'insigne à la croix de Lorraine qu'il porte sur sa coiffure.

Dès 1948( c'est la date la plus ancienne que je possède pour le port de ce nouvel insigne), un nouvel insigne sera donné aux coiffures des membres du Corps.

Le Préfet Haag, sa casquette arbore le nouvel insigne .
(Coll.J.Cornieux)


05 décembre 2012

UNIFORMOLOGIE

UNIFORME DU BARON BENTINK VAN SCHOONETHEN, MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE ENVOYE EXTRAORDINAIRE DE SA MAJESTE LA REINE DES PAYS-BAS

Uniforme de Ministre Plénipotentiaire Envoyé Extraordinaire de la Reine des pays-Bas
(Coll.J.Cornieux) 

Une fois n'est pas coutume, présentons un costume brodé étranger. De nombreux pays à travers le monde dotent leurs diplomates de somptueux uniformes brodés. Ces habits brodés sont souvent la "vitrine" du pays; A travers eux, les diplomates représentent en personne la maison royale ou le chef d’état dans les différentes ambassades disséminées dans le monde.
Cet uniforme ne déroge pas à la règle, c'est celui du Baron Adolphe Willem Carel Bentinck Van Schoonheten. Né à Ede le 03/09/1905, il décède à Paris le 03/07/1970. Son père fût Chambellan et Secrétaire particulier d la Reine Wilhelmine des Pays-Bas.

Le Baron A.W.C Bentinck Van Schoonheten
1905-1970
Héritier d'une grande et noble famille de diplomates Hollandais, le Baron n’échappe pas à la règle...Il termine sa carrière diplomatique à Paris, comme Ministre Plénipotentiaire Envoyé Extraordinaire de la Reine Juliana, montée sur le trône en 1948.
L'état exceptionnel et le fait que cet ensemble soit absolument complet est à souligner, car rare.
L'habit frac est en drap fin noir, entièrement brodé de cannetille or. Les motifs utilisés sont les feuilles d'acanthe mêlées à des fleurs de pensées et de marguerite. Une guirlande "perlée" souligne chaque bords de l'habit. De fausses poches elles mêmes brodées ornent les hanches.

Vue d'ensemble de l'habit.
Détails de l'habit.

Le devant de l'habit se ferme au moyen de crochets, et neufs boutons purement décoratifs s'alignent verticalement. Ils portent le chiffre de la Reine Juliana, un J couronné.

Chiffre de la Reine Juliana des Pays-Bas

Détails des boutons.

On en retrouve 3 sous chaque fausses poches, 2 dans le dos et 2 autres au bas des basques. Un faux col blanc et des manchette amovibles y sont intégrés.
Deux pantalons accompagnaient le frac, un en drap blanc, l'autre ne drap noir; Une bande brodée or aux motifs de feuillage, agrémente chacune des jambières.
Le pantalon blanc est réservé aux grandes cérémonies et non destiné à être porté a la  saisons estivale, comme sa couleur peut laisser à penser.


Planche descriptive de l'habit avec dessin au trait.
Document aimablement communiqué par A. de Gouvion Saint-Cyr.
La coiffure est un traditionnel bicorne, ici un modèle "claque" (pliant). Pour les ambassadeurs de tous pays, les plumes sont blanches. Un cocarde en soie orange (couleur de la Maison d'Orange-Nassau) et une ganse en grosse torsade or avec bouton au chiffre y sont fixées.

Le bicorne.
Le costume arborant les insignes de Grand Officier de l'Ordre Royal d'Orange-Nassau de Hollande.
Il porte aussi la croix d’Officier de la Légion d'Honneur.





Détails de la plaque en argent et émail. 

 Le Ministre Plénipotentiaire Envoyé extraordinaire des Pays-bas Willlem-Jacob OUDENDIJK en costume similaire à celui présenté.
La photo date de 1931, il est alors en poste à Pékin.
(Coll.J.Cornieux)

Reconstitution avec mise en scène du costume.
(Phot I.Cornieux)



29 septembre 2012

ACTUALITE

Journées du patrimoine édition 2012
Cette année c'est la magnifique "cour vitrée" de la Préfecture de l'Allier qui m'a accueilli pour presenter dans ce superbe lieu, ma collection.
Avec le concour du CNSC (cenbtre national du costume de scène), trente deux mannequins ont pris place sous la verrière de la préfecture.
Du 1er Empire à nos jours, j'ai guidé le visiteurs à travers 212 ans d'histoire du Corps Préfectoral.
Sur les deux après midi,  près de 1000 personnes, simples curieux ou amateurs d'histoire, ont déambulées davnt les objets présentés.
Présentaion de l'exposition à M.Brocart, Préfet de l'Allier.
(photo Ingrid Cornieux)



Visite guidée, le public est au rendez-vous...



11 juin 2012

Pour inaugurer cette série, transportons nous à Bayonne.
Le 15 juillet 1934, la ville est en effervescence et a pavoisée en l'honneur du Ministre des Affaires Etrangères et des personnalités étrangères venues inaugurer le monument aux Morts.
A 9h24, le Préfet des Basse-Pyrénées Robert Mireur (signalé par la croix), accueille devant la Gare du Midi à Bayonne, les personnalités. Il est accompagné des Sous-préfets Anthelme et Augustin.
A la droite du Préfet Mireur se tient son Excellence l'Ambassadeur  de Pologne en France,Alfred Chlapowski. L'Ambassadeur d'Espagne est aussi présent.

Le Ministre Louis Bartou (http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Barthou), se trouve au centre melon à la main et canne sur l'avant bras. Natif du département (Oloron Ste-Marie), il trouvera une mort tragique trois mois presque jour pour jour, après la date de ce cliché.
En effet, le 9 octobre 1934, alors qu'il accueille à Marseille le Roi Alexandre 1er de Yougoslavie, un révolutionnaire Macédonien attente à la vie du Roi, un policier français riposte et blesse mortellement le Ministre des Affaires Etrangères.

Pour l'heure ce sont les festivités qui sont au programme, le journal le Figaro relate:
"A leur arrivée à la gare, les voyageurs

furent accueillis par MM. Mireur, préfet

des Basses-Pyrénées; Anthelme, sous-pré-

fet de Bayonne le docteur Lafourcade,

maire de la ville Jean Augustin, sous-pré-

fet d'Oloron Lillaz, député, ancien minis-
tre les membres du conseil municipal
Ghamisee, consul de Pologne Bermejo,
consul d'Espagne, et le général Hug, com-
mandant la place.
Une immense foule s'était massée sur
la place de la Gare. La musique du 18e
d'infanterie exécuta la Marseillaise.
M. Louis Barthou et les ambassadeurs
montèrent alors.cn voiture, cependant que
la population saluait le ministre des Affai-
res étrangères des cris répétés Vive
la France Vive Barthou »
Après la réception à l'hôtel de ville, les
hôtes de Bayonne, entourés des autorités
civiles et précédés d'un peloton de gardes 
mobiles, se rendent au monument des
morts de Bayonne, veillent les statues
du combattant de 1914 et du berger bas-
que. Deux plaques de pierre sont fixées
dans le mur des remparts on y lit les
noms des volontaires tchécoslovaques et
espagnols morts pour la France. Deux au-
tres plaques, qui commémorent les Polo-
nais et les Portugais volontaires également
tombés au champ d'honneur-, vont être
inaugurées. ̃
On sonne aux champs. MM. Louis Bar-
thou.de Chlapowski et le commandant Por-
tella déposent des couronnes et des gerbes
au pied du monument. La musique inuni-
cipale exécute l'hymne polonais, et M. de
Chlapowski monte à la tribune pour pro-
noncer un vibrant discours dans lequel
l'ambassadeur exalte l'amitié franco-polo-
naise. Incidemment, M. de Chlapowski
fournit un curieux détail sur la pierre
commémorative des Polonais morts pour
la France, surnommés les Bayonnâis 
La plaque en pierre polonaise qui sera
apposée au monument des morts de Bayon-
ne est une pierre de Rackawice village
qui a été témoin d'une victoire, en 1794,
par laquelle a débuté l'insurrection con-
duite par Thadée Kosciusszko" 


Le corps Préfectoral des Basses-Pyrénées accueille à la Gare du Midi, le Ministre Louis Bartou et les Diplomates Etrangers.
   (Photo Coll.J.Cornieux) 



20 mai 2012

Les uniformes du Corps Préfectoral:

L'habit de grande tenue modèle 1873 de sous-préfet:

Habit de grande tenue modèle 1873 pour sous-préfet.
(Coll.J.Cornieux)

Comme leurs homologues préfets, les sous-préfets ont eux aussi un habit brodé porté lors de grandes occasions.

Planche descriptive de l'habit du Ministère de l’Intérieur réservée au tailleurs et brodeurs.
(Coll.J.Cornieux)

La différence est nette avec celui des préfets, ce dernier ne comporte pas de broderies de poitrine.
Cet exemplaire en drap fin noir, est brodé au col, parements de manches, écusson de dos et baguette "dents de loup" sur les bords courants.
Boutons au faisceau au centre d'une couronne de feuillages.
 Les neufs boutonnières sont factices. Un crochet au niveau du huitième bouton permet la fermeture de l'habit.
Un système à gauche sur la poitrine, permet le port de deux décorations.

Détails de l'écusson brodé du dos de l'habit.

Détails du col et des bords courants avec les typiques broderies dites "dents de loup".

Détails du parement de manche brodé.

Il semble que cet habit ne fût pas l'apanage de beaucoup de sous-préfets, en effet l'iconographie d'époque ne montre que peu de ces hauts-fonctionnaires dotés d'un tel effet d'uniforme.
La raison première est sans aucun doute le prix très élevé de cet habit brodé. Seconde raison, les sous-préfets nouvellement nommés font souvent l'impasse sur cette pièce qui, selon le règlement, reste facultative avec l'adoption en 1878 de la tunique croisée du type des généraux.
Le prix de cet habit brodé est de 340 francs.

Tarifs d'époque de la maison DONY au pavillon de Rohan à Paris, pour tenues de sous-préfet.
(Coll.J.Cornieux)

L'habit présenté ici est une fabrication de la célèbre et prestigieuse Maison DONY, Maitre tailleur-brodeur à Paris, au Pavillon de Rohan. Il à appartenu au Sous-préfet  Edmond CAHEN.

Étiquette du fabricant DONY, apposée dans l’intérieur de l'habit.

L'étiquette identifiant sont propriétaire: Le Sous-Préfet CAHEN.

Edmond CAHEN est né le 15 février 1855 et sera nommé sous-préfet de St Jean de Morienne (74) le 12 janvier 1880.
En 1895, il est  sous-préfet de St Quentin, puis de Verdun en 1896. Cette année là, en pleine affaire Dreyffus, il sera victime d'injures antisémites.

Un Sous-préfet (photographie prise à Nancy) vers 1890/1900, l'habit de grande tenue est ici bien visible.Il devrait réglementairement porter la ceinture-écharpe, absente ici.
Il est décoré de l'Etoile de Commandeur de l'Ordre du Lion et du Soleil (Perse), des Palmes d'Officier d’Académie et de la Croix de Chevalier du Mérite Agricole, Ordre institué en 1883.
(Coll.J.Cornieux)