03 juin 2013

UNIFORMOLOGIE


L'uniforme du Préfet Délégué Robert GRIMAUD



Une des grande réforme de l'Etat Français fût la création des préfets de région le 19 avril 1941. Ces "supers préfets" administraient alors des régions selon un découpage administratif parfois fait contre toute logique.
Ils étaient aidés dans leur tâche par un intendant de police, un intendant des affaires économique et dès le 14 novembre 1941 par un préfet délégué.
Ce dernier avait la gestion du département chef lieu.
Robert Grimaud alors sous-préfet de Coutances, partait pour la sous-préfecture de Montbéliard quand il apprit la nouvelle de sa nomination comme préfet délégué à Dijon.
Ce fonctionnaire fils de préfet, naquit à Bourg en Bresse le 1er juin 1898.
Il participe à la 1ere Guerre Mondiale, il est mobilisé d'avril 1918 à octobre 1919, en 1924 il quitte l'armée avec le grade de Lieutenant.
Cette même année il sera chef de cabinet de son père alors Préfet d'Indre et Loire.
Son premier poste de sous préfet, il l'exercera à Ussel en Corrèze en 1926.
La Cote d'Or est un département où la Résistance est très active dès le début de la guerre et le tout nouveau Préfet délégué Grimaud ne satisfait pas du tout les autorités Allemandes d'occupation, le jugeant trop peu efficace.


Nomination de Robert GRIMAUD comme Prefet délégué à Dijon. 

16 septembre 1942, Robert GRIMAUD  destitué de ses fonction de préfet délégué sur ordres des autorités allemandes est remplacé par M.SOUM.

Le Haut Commandement Allemand demande immédiatement sa suspension le 9 mai 1942.
A Vichy, on s'exécute....Robert Grimaud est alors affecté comme adjoint au chef du service de l'inspection générale des services administratifs.


En janvier 1943, il prend la tête de la direction générale du service du logement de Clermont-Ferrand, parallèlement, il sera en mai suivant Directeur de Cabinet du Préfet George HILAIRE, alors Secrétaire Général du Ministère de l'Intérieur à Vichy.


Le 17 décembre 1945, il sera mis en "expectative", mesure commune à nombre de fonctionnaires en attente de l'examen de leurs activités durant la période de la guerre.
Passé en commission, Robert Grimaud sera mis à la retraite à l'âge de....48 ans.


En 1953, le Ministère de l'Intérieur lui accorde le titre de préfet honoraire.


L'uniforme:


Taillé sur mesure chez l'incontournable Maison Lussan-Roque à Paris en drap fin brillant de couleur  bleu nuit de très belle qualité, cet uniforme est celui adopté dès 1933 par le Corps Préfectoral.


Le veston croisé porte deux rangées de quatre boutons argent au faisceau de licteur. 4 servent à la fermeture. 
Les attentes d'épaulettes sont en cannetille d'argent , les broderies figurent  2 feuilles de chêne et 2 d'olivier.


Une poche de poitrine est placée sur le coté droit.

Les bas de manches brodés sont depuis l'entrée en guerre, réduits. Comme dans l'armée, les préfets adoptent cette mesure pour réduire la visibilité et rendre ces insignes de fonction moins voyants.
Ici la forme en V de la broderie des bas de manches est une particularité peu rencontrée, on trouve souvent les broderies sous forme de rectangles amovibles. On distingue très bien les deux rangs superposés de broderies indiquant le grade de préfet. 


Une étiquette dans la poche interne, nous indique le nom du titulaire et le mois et l'année de confection: Octobre 1941. C'est bien pour sa prise de poste en novembre 1941, que cet uniforme à été confectionné.

Le pantalon est de coupe large et droite comme l'impose la mode du temps; Il comporte deux poches sur les hanches et une poche "revolver" sur la fesse droite. Une martingale sur le dos, permets d'ajuster la taille.
Une bande de 45mm orne chaque jambe. De soie noire, elle alterne bouquets de feuilles de chêne et d'olivier.
C'est ici un pantalon de petite tenue, pour la grande tenue cette bande est similaire mais en broderie de fils d'argent.



 La casquette présentée ici, n'est malheureusement pas celle du Préfet Robert GRIMAUD. C'est le modèle 1933 avec macaron du 1er type. C'est sans aucun doute ce modèle qu'il portait avec cet uniforme.


 Pour illustrer cet article, voici un document de ma collection, émanant de la Direction Général du Logement de la région administrative de Clermont-Ferrand, dont le Préfet GRIMAUD était le directeur.
Le document daté du 30 juin 1944, réquisitionne un logement à Cusset.(03), il est signé par le directeur local de Vichy.
Autre document, cette modeste et émouvante carte trouvée dans la poche de la veste de cet uniforme (avec une attente d'épaule en cannetille) sur laquelle est inscrit un texte à la mine de plomb, concernant un prisonnier du fort de Hauteville (Les Dijon en Cote d'Or). Un nommé Claude Veil y purge 21 mois d'emprisonnement....
Ce fort, est dès l'occupation allemande, une annexe de la prison départementale, pour les détenus politiques et des Juifs avant de les acheminer vers Drancy. (source site AJPN)

27 janvier 2013

LES MEDAILLES





LA MÉDAILLE REMISE PAR LE CHEF DE L'ETAT AUX MEMBRES DU CORPS PRÉFECTORAL.


On ignore encore précisément les conditions d'attribution de cette médaille, (mais très probablement remise lors de la prestation de serments des Préfets de France le 19 février 1942 à l Hôtel de ville de Vichy) mais c'est bel et bien un modèle uniquement attribué aux membres du Corps Préfectoral. Tous les exemplaires que j'ai pu voir, portent des attributions pour des Préfet et Préfets Régionaux.

Elle est nominative et est l'œuvre de François COGNE (1876-1952),  graveur et sculpteur officiel de l'Etat Français.

D'un diamètre de 60m/m, elle est en bronze. Un seul fabricant, Janvier-Berchot à Paris, est répertorié, son poinçon triangulaire aux initiales JB, figure sur la tranche de la médaille à coté du poinçon "bronze".

L'avers représente le buste du Maréchal Pétain vu de profil gauche. En exergue sont inscrits ces mots: PHILIPPE PÉTAIN MARÉCHAL DE FRANCE* CHEF DE L'ETAT*
La signature de l'artiste F.COGNE figure au niveau du cou, à droite du buste.

Avers de la médaille.
(Coll.J.Cornieux)

Le revers reprend la symbolique qui est celle de l'Etat Français, à savoir un groupe central représentant la Patrie au centre, la Famille à gauche et le Travail à droite. Au dessus la devise adoptée par le régime "FAMILLE PATRIE TRAVAIL".
Dans la partie basse de la médaille, on trouve la mention "OFFERT PAR LE MARÉCHAL", puis  la gravure nominative composée du nom du préfet et du nom du département auquel il est rattaché.
La Francisque Gallique est représentée au bas de la médaille.(sur tous les modèles observés (3), le fer gauche de la Francisque porte une faible gravure)

Avers de la médaille, exemplaire donné par le Maréchal à Monsieur Billecard, Préfet des Ardennes.
(Coll.J.Cornieux)

Médaille attribuée à Monsieur GAUDARD, Préfet de Belfort.
(Coll.J.Cornieux)

Un autre modèle du même graveur existe, il est similaire en tous points, si ce n'est que le champ réservé au revers pour l'attribution est chargé des 7 étoiles de Maréchal.



Pour information, le Préfet Billecard aidera activement la Résistance dans les Ardennes en livrant de nombreuse informations stratégiques, et Gaudard sera arrêté par les Allemands le 14 mai 1944.



13 janvier 2013

UNIFORMOLOGIE

LA CASQUETTE DU CORPS PRÉFECTORAL A LA LIBÉRATION

De Gaulle reçu par le Préfet LUIZT aux Invalides en octobre 44.
(Coll.J.Cornieux)

Casquette de Commissaire de la République  fin 1944, elle arbore l'insigne à la croix de Lorraine;
(Coll.J.Cornieux)

Dès août 1944, de nombreuses ville française sont libérées, la vie reprend peu à peu et les commémorations officielles rythmes à nouveau la société civile et militaire.
Les membres du Corps Préfectoral nouvellement nommés par les Comité Départementaux de Libération reprennent la tête des cortèges et des délégations.
la Francisque adoptée par l'ancien régime au pouvoir est bien évidement enlevée des uniformes et certains préfet et sous-préfets arborent sur leurs casquettes un nouvel insigne, symbole de la France libre...La croix de Lorraine adoptée par le Général De Gaulle et les Forces Françaises Libres.
La majorité se contente de faire modifier l'insigne à la Francisque, en faisant supprimer les fers de la Francisque et  ainsi la transformer en faisceau républicain.
Le Préfet Luizet, on remarque l'insigne du 2ème type (insigne circulaire, apparu selon l'iconographie durant l'année 1944) de sa casquette dont les fers de la Francisque ont été supprimés  devenant ainsi un faisceau républicain.
(Coll.J.Cornieux)
Autre vue d'un macaron du 2ème type modifié à la Libération, sur la casquette du préfet Roger Léonard.


Casquette de sous-préfet à macaron à Francisque du 2ème type, tel que porté  sous l'Etat Français.

Aucun textes réglementent, à ma connaissance, le port d'un tel insigne et c'est je suppose, des initiatives personnelles en attendant l'adoption d'un nouvel insigne officiel. Beaucoup de membres du Corps Préfectoral ont été des résistants actifs, et c'est pour eux l'occasion de montrer leur attachement au Général de Gaulle.

Le nouvel insigne porté des octobre 1944 par les nouveaux Commissaires de la République, nommés de 1944 à 1946.

L'insigne est d'un modèle identique à celui du 1er type instauré en juin 1942, mais de taille légèrement réduite et au feuillage plus "ramassés". C'est bien un insigne spécifique fabriqué tel quel, dès octobre 1944 et non un modèle du 1er type qui à été modifié, comme c'est le cas pour les insignes circulaires du 2ème type.
Au centre des sept feuilles de chêne se loge maintenant la croix de lorraine.
Paradoxalement, les 7 feuilles faisant allusion aux 7 étoiles de la dignité de Maréchal sont conservées.

Le port de la casquette à l'insigne du 1er type modifié a aussi été de mise...Les modifications permettant une réelle économie durant cette période ou tout manquait.


Au centre le Sous-préfet VAujour en...1953. Il porte la casquette a insigne du  1er type modifié par la suppression des fers de la Francisque.



Insigne du 1er type instauré par l'Etat Français en juin 1942.

L'iconographie montrant le port de ces casquettes est rare.

 Une cérémonie fin 44....Ce Commissaire de la République porte une casquette au macaron à croix de Lorraine.

Apres agrandissement, on voit bien l'insigne à la croix de Lorraine qu'il porte sur sa coiffure.

Dès 1948( c'est la date la plus ancienne que je possède pour le port de ce nouvel insigne), un nouvel insigne sera donné aux coiffures des membres du Corps.

Le Préfet Haag, sa casquette arbore le nouvel insigne .
(Coll.J.Cornieux)


05 décembre 2012

UNIFORMOLOGIE

UNIFORME DU BARON BENTINK VAN SCHOONETHEN, MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE ENVOYE EXTRAORDINAIRE DE SA MAJESTE LA REINE DES PAYS-BAS

Uniforme de Ministre Plénipotentiaire Envoyé Extraordinaire de la Reine des pays-Bas
(Coll.J.Cornieux) 

Une fois n'est pas coutume, présentons un costume brodé étranger. De nombreux pays à travers le monde dotent leurs diplomates de somptueux uniformes brodés. Ces habits brodés sont souvent la "vitrine" du pays; A travers eux, les diplomates représentent en personne la maison royale ou le chef d’état dans les différentes ambassades disséminées dans le monde.
Cet uniforme ne déroge pas à la règle, c'est celui du Baron Adolphe Willem Carel Bentinck Van Schoonheten. Né à Ede le 03/09/1905, il décède à Paris le 03/07/1970. Son père fût Chambellan et Secrétaire particulier d la Reine Wilhelmine des Pays-Bas.

Le Baron A.W.C Bentinck Van Schoonheten
1905-1970
Héritier d'une grande et noble famille de diplomates Hollandais, le Baron n’échappe pas à la règle...Il termine sa carrière diplomatique à Paris, comme Ministre Plénipotentiaire Envoyé Extraordinaire de la Reine Juliana, montée sur le trône en 1948.
L'état exceptionnel et le fait que cet ensemble soit absolument complet est à souligner, car rare.
L'habit frac est en drap fin noir, entièrement brodé de cannetille or. Les motifs utilisés sont les feuilles d'acanthe mêlées à des fleurs de pensées et de marguerite. Une guirlande "perlée" souligne chaque bords de l'habit. De fausses poches elles mêmes brodées ornent les hanches.

Vue d'ensemble de l'habit.
Détails de l'habit.

Le devant de l'habit se ferme au moyen de crochets, et neufs boutons purement décoratifs s'alignent verticalement. Ils portent le chiffre de la Reine Juliana, un J couronné.

Chiffre de la Reine Juliana des Pays-Bas

Détails des boutons.

On en retrouve 3 sous chaque fausses poches, 2 dans le dos et 2 autres au bas des basques. Un faux col blanc et des manchette amovibles y sont intégrés.
Deux pantalons accompagnaient le frac, un en drap blanc, l'autre ne drap noir; Une bande brodée or aux motifs de feuillage, agrémente chacune des jambières.
Le pantalon blanc est réservé aux grandes cérémonies et non destiné à être porté a la  saisons estivale, comme sa couleur peut laisser à penser.


Planche descriptive de l'habit avec dessin au trait.
Document aimablement communiqué par A. de Gouvion Saint-Cyr.
La coiffure est un traditionnel bicorne, ici un modèle "claque" (pliant). Pour les ambassadeurs de tous pays, les plumes sont blanches. Un cocarde en soie orange (couleur de la Maison d'Orange-Nassau) et une ganse en grosse torsade or avec bouton au chiffre y sont fixées.

Le bicorne.
Le costume arborant les insignes de Grand Officier de l'Ordre Royal d'Orange-Nassau de Hollande.
Il porte aussi la croix d’Officier de la Légion d'Honneur.





Détails de la plaque en argent et émail. 

 Le Ministre Plénipotentiaire Envoyé extraordinaire des Pays-bas Willlem-Jacob OUDENDIJK en costume similaire à celui présenté.
La photo date de 1931, il est alors en poste à Pékin.
(Coll.J.Cornieux)

Reconstitution avec mise en scène du costume.
(Phot I.Cornieux)



29 septembre 2012

ACTUALITE

Journées du patrimoine édition 2012
Cette année c'est la magnifique "cour vitrée" de la Préfecture de l'Allier qui m'a accueilli pour presenter dans ce superbe lieu, ma collection.
Avec le concour du CNSC (cenbtre national du costume de scène), trente deux mannequins ont pris place sous la verrière de la préfecture.
Du 1er Empire à nos jours, j'ai guidé le visiteurs à travers 212 ans d'histoire du Corps Préfectoral.
Sur les deux après midi,  près de 1000 personnes, simples curieux ou amateurs d'histoire, ont déambulées davnt les objets présentés.
Présentaion de l'exposition à M.Brocart, Préfet de l'Allier.
(photo Ingrid Cornieux)



Visite guidée, le public est au rendez-vous...