12 mars 2008

La Monarchie de Juillet 1830-1848





Le contexte historique :
Proclamée le
9 août 1830 après les émeutes dites des « Trois Glorieuses », la Monarchie de Juillet (1830-1848) succède en France à la Restauration. La branche cadette des Bourbons, la maison d'Orléans, accède alors au pouvoir. Louis-Philippe Ier est proclamé non plus roi de France mais roi des Français. Son règne, initié lors des barricades de la Révolution de 1830, s'achève en 1848 par d'autres barricades, qui le chassent pour instaurer la Deuxième République. La Monarchie de Juillet, qui a été celle d'un seul homme, signe en France la fin de la royauté.


L'uniforme:

Le costume est sous cette période bien dépouillé, en effet pas de faste dans les broderies, seul le col, les parements de manches, l'écusson de taille et les pattes de poches sont brodés.

L'uniforme des prefets, qui a été déssiné en l'an VIII, est jugé trop couteux et trop luxueux; il est simplifié comme le stipule la circulaire du 24 septembre 1830. Il en résulte la suppression des broderies sur la poitrine.



L'habit tel qu décrit par le rêglement du 24 septembre 1830.

C’est le préfet Barthélémy-Louis-Joseph Badouix, officier de la légion d’honneur et préfet de la Nièvre de 1831 à 1840 qui pose fièrement, la main au gilet!( Coll.J.Cornieux)


Habit de préfet ayant appartenu à Denis-Victor TOURANGIN 1788-1880 (Coll.J.Cornieux)

Aquarelle d'époque représentant Denis-Victor TOURANGIN, ancien Conseiller d'Etat, préfet du Doubs et du Rhône, ancien Sénateur, Grand-Officier de la Légion d'Honneur, Commandeur des odres de St-Grégoire le Grand, de St-Sylvestre du Vatican et d'Isabelle la Catholique d'Espagne.On a une vue  parfaite sur le costume, plus particulièrement du pantalon blanc à galons d'argent(Coll.J.Cornieux)


Pour le grade de Préfet, une double baguette composée "de dents de loup" fait le tour complet des bords de la tenue (col et parements de manches compris).Une simple baguette torsadée simule les faux plis du dos.
Deux fausses poches brodées sont situées à hauteur des hanches.

      Détail d'une fausse poche.


   
Les boutons du corps à cette époque sont de couleur argent et composés de la couronne royale au centre d'une couronne de feuilles de chêne et d'olivier.




Le chêne et le laurier, symboles du corps, depuis la création par Bonapate, restent les mêmes de nos jours.

Avec le sacre du Roi Louis-Philippe de France le ton est donné ! Certes son décret de septembre lui permet de faire quelques économies, mais le Roi veut, à travers cette réformes des uniformes,(administration, armée) se rapprocher des Français, d'ailleurs il se dit lui même le Roi des Français et non pas Roi de France!


Le signe extérieur de richesse que sont les broderies (plus le costume en porte plus le grade est élévé) ne doit plus être, il veut briser les castes sociales et faires des géneraux, préfets et autres hauts fonctionnaires civils et militaires des personnes plus proches de leurs administrés ou subordonnés.


Ci-dessous, l'habit de sous-préfet ne conserve que ses broderies d'argent au col, au bas de manches et écusson de dos.
Il est en drap fin bleu très foncé de coupe dite « à la Française », il peut être porté fermé au moyen de neuf boutons d'argent comme ici, ou « dégagé » il n'y a seulement que les trois derniers boutons qui sont fermés et le haut de l'habit laisse apparaître une cravate et un col à jabot chargé de dentelle.(Coll.J.Cornieux)











Préfet Marc Joseph du Gratet, comte du Bouchage

Une seule et unique exception sera faite tout au long de l'histoire du corps, sous la Restauration le symbole sera la feuille et la fleur de lys, emblème royal par excellence.
La double baguette « dent de loup » sur les bords courants de l'habit trouve son origine sous le Premier empire.Elle deviendra simple baguette sous le Second Empire.



La croix de chevalier de l'ordre de la Légion d'Honneur du modèle porté sous la Monarchie de Juillet est épinglée à son emplacement réglementaire.




La différence avec le costume de préfet est minime, il n'y a pas la double baguette « dent de loups » sur les bords courants ni les fausses poches brodées.
La distinction de grade, un rang de broderie pour le sous-préfet et deux rangs pour le préfet ne date que du début de la IIIème République (1873).

Le bicorne est en feutre taupé noir orné à son sommé de plumes d'autruches, noires pour tous les grades, deux rubans de soie noire aux extrémités et ganse brodée.
Cette dernière reprend la broderie du costume et est agrémentée d'un bouton d'argent du modèle à couronne royale.

 
 Le bicorne commun aux deux grades (Coll.J.Cornieux)

 
Un pantalon de drap blanc a bandes argent, une ceinture aux couleurs nationales et une épée à poignée de nacre complètent la tenue.


Chers amis,


à partir de ce jour ce site sera entierement consacré aux uniformes du corps préfectoral.
En effet, le thème à lui seul represente un nombre considérable de publications et ne voulant pas m'éparpiller au risque de ne pas approfondir chaque sujet, je préfère aborder en détails celui que je connais le mieux et qui est le pivôt de ma collection.
Certes, cetains collectionneurs vont être déçus, mais le temps me manque pour être sur tous les fronts en même temps.
Pour les autres, je promets des articles de qualités à la hauteur de ce prestigieux corps qui totalise 208 ans d'existence...

06 avril 2007

3ème Partie: LES CONTRIBUTIONS INDIRECTES:





















Le troisième volet de cette série porte toujours sur le Ministère des Finances et présente un costume de fonctionnaire des Contributions Indirectes.




L’habit frac de coupe similaire aux autres corps, est brodé aux parements de manches, col , écusson de dos et bouquets de hanches de feuilles d’olivier avec fruits en cannetille argent.
Les bords, le col et les parements de manches sont ornés d’une sorte de « corde » enroulée surmontée d’une baquette simple large de 8mm.








Les boutons argents sont toujours chargés de l’aigle impériale entouré ici de la légende « Contribution Indirectes ».
Ce costume fût porté sans aucun doute porté au début du II Empire, le col haut formant un angle est typique de cette période et déjà porté tel que sous Louis-Philippe, plus tard le col est très bas et totalement fuyant sans cassure comme ici.
Le bicorne provenant du même ensemble est lui aussi l’héritage de la période précédente: la Monarchie de Juillet. Il est au début de l’Empire haut; sa forme subira elle aussi une modification, il sera beaucoup plus bas à la fin du règne de Napoléon III.
Sa ganse est en velours brodé du même motif que l’habit à savoir les feuilles d’olivier et du bouton du corps.







Il porte à son sommet des plumes d’autruches noires le reste ne change pas.
Le pantalon à bandes argent avec feuilles d’olivier.

30 mars 2007

2ème Partie:MINISTÈRE DES FINANCES






Pour faire suite à notre précédent article sur les uniformes de l‘administration civile du II Empire, abordons aujourd’hui les costumes des fonctionnaires du Ministère des Finances.




LES CONTRIBUTIONS DIRECTES:Par les décrets de 1852 et 1853, les broderies des uniformes sont reprises comme le Consulat les a réglées.
A savoir des feuilles de vigne mêlées à des épis de blé en cannetille argent avec paillettes.
L’habit est toujours de coupe dite « à la Française », mais là, il a la particularité pour ce corps, d’être confectionné en drap vert très foncé.




Ici pour un contrôleur(photos au ci-dessus) des Contributions Directes, seul le col est brodé entièrement des symboles du corps.
Les parements de manches possèdent seulement une baguette brodée figurant une « vaguelette » enroulée, au dessus de laquelle figure une double baguette simple le tout en cannetille argent.
Les boutons au nombre de 9 , sont de couleur argent à l’aigle impérial entouré de la légende « Contributions Directes ».














 


La coiffure consiste en un bicorne porté en « colonne » c’est à dire les pointes devant et derrière la tête.
Comme toutes les coiffures de l’administration, il est pourvu de bandes de soie noire à chaque corne, il possède une cocarde aux couleurs nationales en soie et une ganse en velours noir brodée de cannetille argent aux motifs du corps.




Le pantalon est lui aussi en drap vert très foncé, avec bandes d’argent aux motifs du corps(épis de blé et feuilles de chêne)avec sous pieds pour une tenue impeccable;

Le second uniforme est celui d’un inspecteur(photos ci-dessous), aussi des Contributions Directes.
Il se différencie du premier par des bas de manches entièrement brodés.
La coiffure accompagnant cette tenue est toujours le bicorne, mais orné de plumes d’autruche noires sur le sommet.
Un gilet blanc avec boutons métalliques complète cette tenue.

16 mars 2007






Nous entamons aujourd'hui une série d'articles qui étudira les habits brodés de l'administration civile du II Empire (1852-1870).



Administrations municipales, départementales, parlementaires...Nous verrrons qu'elles possèdent toutes un costume aux broderies particulières.




1èrePartie: LE CONSEIL GENERAL.




C'est le décret du 4 janvier 1854 qui détermine l'uniforme pour les Conseillers Généraux sous le II Empire.

Celui-ci n'était pas obligatoire en séance(d'où sa rareté)mais était d'étiquette pour la présentation à la Cour.


Il est en drap bleu national(bleu très foncé), dégagé(ouvert sur la poitrine)à neuf bouton argentés à l'aigle impérial au centre d'une couronne de feuillage.






Les broderies se situent aux parements de manches, au col et à l'écusson de taille.


Une baguette dite "dents de loup" en soie bleue ainsi qu' un liseré torsadé en cannetille argent borde l'habit et les faux plis du dos.


Le motif de la broderie est composée de feuilles de chêne et d'olivier ainsi que d'épis de blé en soie bleu clair nuancée et argent.




Un réglement fait état des "couronnes murales" au col et aux parements( qui symbolisent la force municipale) , pour les conseillers municipaux de la ville Paris, qui est la seule ville qui soit à la fois une commune et un departement . C'est pourquoi les conseillers municipaux parisiens portent l'habit des conseillers généraux avec ces couronnes murales.(information aimablement communiquée par F.Coune)







Chapeau bicorne en feutre noir à gance en velours brodée du même dessin que l'habit

Gilet blanc.

Pantalon en drap bleu foncé à bandes de soie bleu et argent.

(Coll.J.M.Coste)



Epée à poignée de nacre et garde argentée.

04 mars 2007






















AMBASSADEURS & AGENTS CONSULAIRES DANS LES ANNÉES 1930.







Comme nous l’avons déjà vu auparavant, les années 30 apportent à tous les uniformes civils une révolution en matière de coupe mais également en matière de protocole;
En effet, l’administration réserve la tenue dite à « la française », c’est à dire l’habit queue de pie, à la tenue de gala. La tunique du modèle 1872, également adopté par le corps diplomatique, n’est plus trop adaptée à un usage journalier;
C’est pourquoi le veston croisé est adopté vers 1933. La coupe moderne est parfaitement adaptée et confortable à porter.
La casquette complète cette nouvelle tenue, bien que cette dernière soit apparue pour ce corps fin XIXe, début XXe siècle.


Dans les pays chauds, les agents diplomatiques et consulaires, se font confectionner pour la tenue de tous les jours une casquette du type de la marine, en fine toile blanche, bien plus pratique et plus adapté que le bicorne. Le port du casque colonial est également rencontré.
Les uniformes blancs du type coloniaux, sont également adoptés.
Les premiers types de ces casquettes portent le symbole du corps(macaron avec les lettres RF sur cartouche et faisceau républicain, le tout posé sur des feuilles de chêne et olivier)directement brodé au centre du bandeau de la coiffure;
Ce n’est qu’a l’apparition de la nouvelle tenue, que le macaron brodé est fixé séparément sur le plateau de la casquette.
De multiples variantes de ces coiffures existent, plus ou moins fantaisistes, selon le tailleur qui les a confectionnées.
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03 mars 2007




SECRETAIRES DE 3e CLASSE






L’habit de secrétaire de 3e classe, est le même que celui décrit précédemment mais avec la baguette de feuilles de chêne en moins sur le pourtour et les filets des plis des basques également absents.
La coiffure est toujours le bicorne plumes noires ainsi que les autres accessoires.






En photo:Un secrétaire de 3e classe du corps diplomatique apres 1903(boutons avec les lettres RF sur cartouche), il porte sur son frac les palmes académiques, l'étoile de chevalier de l'ordre Royal du cambodge et l'étoile d'officier du Nicham Iftikar de Tunisie.
On voit ici très bien le bicorne à plumes noires.




SECRÉTAIRES D’AMBASSADES & CONSULS DE 1ère & 2e CLASSE.



Toujours sous la IIIème République, voici un costume de secrétaire ou conseiller d’ambassade porté après 1903.
Il se distingue par des broderies sur le col, les parements de manches et l’écusson de dos ainsi que par une baquette de feuilles de chêne disposée tout autour de l’habit et les faux plis des basques surlignés d’une baguette torsadée simple.
La coiffure est le bicorne(ici un modèle pliant dit « claque ») à plumes noires.
Le pantalon est en drap bleu national (en fait noir) ou blanc avec bandes or.
L’épée est du modèle (après 1903) commun à tous les membres du corps diplomatique.

02 mars 2007

En photo:Mr BRASSEUR  Ambassadeur de France à Abidjan en 1961.Il porte de nombreux ordres d'Etats Sud-Américains(Pérou, Chili...).Il est entre autre commandeur de l'Etoile Noire du Bénin, officier de la Légion d'Honneur, médaille des Forces Françaises Libres, du Mérite Aéronautique...
La ceinture-écharpe et la broderie spéciale au corps diplomatique sont ici bien en évidence.





















AMBASSADEUR & MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE:
Voici un uniforme complet de Ministre Plénipotentiaire, il se compose du bicorne à plumes blanches,(couleur réservée aux ambassadeurs et ministres plénipotentiaires seulement)avec ganse brodée aux motifs du corps.

L’habit en drap bleu national(bleu très foncé)est richement brodé.
Le col, les parements de manches, le plastron , les bords courants et l’écusson de dos sont brodés en fils de cannetille d’or;
Une baguette des feuilles de chêne enlacée d’une spirale borde le col les bords et les bas de manches;
Les boutons sont or au motif du corps.
Ce somptueux habit coûte à la fin du XIXeme siècle la somme pharaonique de 900frs or, selon une publicité de la célèbre maison « le Pavillon de Rohan » à Paris.
Le pantalon peut être en même drap bleu foncé ou blanc(surtout sous le II empire en tenue de gala)avec bande or reprenant le motif des broderies.
La ceinture-écharpe détermine le grade, ici cinq raies rouge ponceau/or pour un ministre, et blanc/or pour un ambassadeur.
Cette ceinture est la même que pour un général de division mais sans les étoiles sur les glands.
L’épée est commune à tous les grades du corps.





AMBASSADEURS & AGENTS DIPLOMATIQUES
Ce n’est que le 15 avril 1882, qu’un texte officiel ,signé par Freycinet, réglemente le costume attribué aux membres du corps diplomatique.
Les marques distinctives constituées par les broderies prévues par le réglemente 1882, reprennent en grande partie l’ornementation des costumes du II Empire: broderies dorées représentant des feuilles de pensées et des motifs d’ornement tels que les « feuilles d’eau » et les « impériales »(plante bulbeuse voisine de la tulipe).
Une baguette de feuilles de chêne surmonte ces broderies;
L’importance et la répartition de ces dernières détermine les différents grades de ces diplomates.
Les boutons de couleur or, sont en 1882, timbrés du faisceau de licteur dans une couronne de feuillage;
A partir de 1903, le faisceau de licteur est surchargé d’un cartouche avec les lettres RF, le tout posé sur des branches de chêne et d’olivier (Motif crée par Chaplain qui existe toujours sur les passeports et les plaques des ambassades et consulats).
Nous présenterons comme a l’habitude les pièces par ordre chronologique.
Pour commencer voici un bicorne du corps diplomatique du modèle du II Empire, pour tous les grades sauf pour les ambassadeurs de France et les ministres plénipotentiaires où les plumes sont blanches.
Cette très belle coiffures (fabriquée par la maison Plevel à Paris) comporte une ganse de velours noir brodée aux motifs spéciaux du corps, avec le bouton du type du II empire, aigle découpé au centre d’une couronne de feuillages.